Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
Comment rentrer en contact ? Pour de plus amples renseignements sur ce site, ou me faire parvenir une copie de vos documents, vos souvenirs ou remarques, écrivez-moi. Mon adresse : jerome.verroust@gmail.com. Je vous souhaite une agréable lecture.

Avertissement : Si pour une raison quelconque, un ayant-droit d'une des personnes référencées sur ce site désire le retrait de la (les) photo(s) et des informations qui l'accompagnent, qu'il me contacte.

10 avr. 2012

Chassery, un grand-père en mémoire

Ci-dessus, la dédicace du commandant le 36e régiment d'infanterie,
faite à la veuve de Georges Chassery, en février 1920. En illustration :
une photo du chef de bataillon Chassery, prise dans les bois de Beaumarais
pendant l'hiver 1915, photo extraite de l'album de Fernand Le Bailly.
Il y a quelques semaines, j'ai été contacté par l'intermédiaire de ce blog par Hervé Bouché, petit-fils du chef de bataillon Georges Chassery, sous les ordres duquel se trouvait mon aïeul, Fernand Le Bailly, lors des six premiers mois de l'année 1915. A ma demande, Hervé Bouché a écrit un texte sur son grand-père, texte que je reproduis ci-dessous bien volontiers. Qu'il en soit ici remercié.

"Georges Chassery, commandant au 36e régiment d'infanterie, est mort le 14 juin 1915 des suites des blessures reçues quelques jours plus tôt dans les combats de Neuville-Saint-Vaast. Comme pour beaucoup de soldats de la Grande Guerre, disparus assez jeunes, son souvenir n'est passé aux générations suivantes que filtré par des mémoires incertaines: ma mère, le dernier enfant de Georges Chassery, n'avait que deux ans à son décès; elle n'a donc pas connu son père; élevée dans son souvenir, elle n'en a guère parlé à ses propres enfants.
Que puis-je dire alors de ce grand-père décédé il y a près d'un siècle? A travers les photos, les témoignages et dossiers militaires,la correspondance quotidiennement adressée à sa femme pendant dix mois de campagne et précieusement conservée, c'est avant tout, je pense, le portrait du militaire, de l'homme profondément marqué par sa vocation d'officier qu'a retenu la famille; représentatif sans doute de l'encadrement intermédiaire de l'armée française au début de la Grande Guerre, animé d'un patriotisme sincère et dans le même temps assez ignorant des stratégies et des objectifs du commandement supérieur; proche de ses soldats et entretenant avec eux une relation fraternelle; parti en août 1914 avec la conviction que la campagne serait courte et victorieuse grâce à la "magnifique armée française" et profondément choqué par les premières défaites dès la fin du même mois; découvrant avec horreur la réalité de la guerre en parcourant les villages dévastés et les champs de bataille sanglants, puis avouant s'habituer, par nécessité et routine, à l'insupportable; admirant la force et la compétence de l'armée allemande et détestant les "hordes prussiennes"...
En tout celà, Georges Chassery ressemble probablement à des milliers d'autres officiers de 1914 ... Sa figure prend naturellement un relief particulier pour ses descendants, grâce aux nombreuses notations personnelles dans sa correspondance qui expriment son souci quotidien de sa famille et de ses proches et sa tristesse d'en être séparé. Mais, à l'image des souvenirs photographiques, essentiellement militaires, que sa famille a pu conserver de lui, Georges Chassery est d'abord, pour moi et sans doute pour la plupart de ses autres descendants, un grand-père-officier, aïeul un peu mystérieux car disparu comme tant d'autres dans le tragique chaos de la Grande Guerre."

Hervé Bouché

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire