Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
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28 oct. 2011

L'invité du 36e : la guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 1)

Marcel Houyoux, à droite sur la photo
(© courtesy of Xavier Bocé).
Premier billet consacré au travail de Marcel Houyoux en Belgique sur la "bataille de Charleroi". Qui est-il et d'où lui vient sa passion ?

"Depuis que mon grand-père maternel m’en a parlé il y a 40 ans, je m'intéresse aux combats de l'Entre-Sambre-et-Meuse belge. Ces combats, il les a vécus lui-même. Il avait neuf ans en 1914. Et à 65 ans, il se souvenait encore très bien de ce qui s'était passé en août 14. Orphelin peu avant la guerre, sa maison a été incendiée «par les canons français» et il a dû se cacher au plus fort de la bataille dans une cave. Le soir il a assisté à l’incessant va-et-vient des blessés dans les hôpitaux de campagne et en avait été fort marqué. Après l'invasion allemande, il a travaillé dans la mine pour nourrir sa famille. Bref, il m'a beaucoup parlé de cette époque et j'ai voulu en savoir plus. A ce moment-là – je parle des années 60/70 –, il y avait encore beaucoup de personnes vivantes qui avaient vécu les événements.
"Je suis devenu prof pour, entre autres, pouvoir raconter tout cela. Pour ce faire, en Belgique on doit suivre un régendat, l'équivalent de Bac + 3. Pendant mon cursus, j'ai étudié trois grosses matières : le français, l'histoire bien sûr et l'anglais. J’ai réalisé un travail de fin d’études sur les combats de Châtelet. Mais c'était avec mes minces connaissances de l'époque. Puis j'ai rencontré Richard Vandenbroeck qui s'intéressait à l'histoire locale et avait fait une remarquable étude d’approche sur les combats de Châtelet, parue dans la revue
Le Vieux Châtelet, en 1966. Il y reprenait des cartes, quelques photos de prisonniers français, des informations sur les ambulances stationnées et créées ici en août 14 et de longues listes de soldats tués. Toutes ces informations émanaient des archives de la Croix-Rouge de Châtelet que M. Vandenbroeck avait recopiées. C'est lui aussi qui m'a fait découvrir pour la première fois l’ouvrage de Georges Gay La Bataille de Charleroi (éd. Payot, 1937, lire ici un extrait de son ouvrage à propos des combats du 36e RI). La lecture de ce livre a été déterminante pour moi. Mon premier objectif a été de visiter tous les cimetières de la région, prendre note des listes, les photocopier ou parfois les écrire à la main, comme je pouvais, parfois sous la pluie à l’abri des chapelles ou sous les arbres... Le site Mémoire des hommes n'existait pas encore. Après le mois de novembre 2003, qui a vu la mise en ligne de la base des "Morts pour la France" de la Première Guerre mondiale, ça a été plus facile…"

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