Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
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28 oct. 2008

Neuville s'en va

Légende de la photo dans l’album de mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly : "Groupe des maisons en "U". 29 mai 1915. Certaines compagnies de notre régiment eurent pour mission d'enlever une maison ou un groupe de maison du village. Nous, 10ème Cie, attaquâmes à la baïonnette à gauche de celles-ci, sur les tranchées allemandes le 1er juin (le 29/05 selon le JMO, NDLC). Partis 97, je me souviens qu'après avoir enlevé la tranchée allemande, dans laquelle j'eu la chance de sauter le premier, nous sommes revenus onze ! L'assaut avait duré 15 à 20 secondes."

En ces derniers jours du mois de mai 1915, plus rien ne semble arrêter l'ouragan des bombardements qui pilonnent nuit et jour les tranchées de Neuville-Saint-Vaast et écrasent le hameau des Rietz. Sous le marmitage des 105, 150 et 305, réglés par un insaisissable drachen allemand, le 36e régiment d'infanterie s'accroche aux premières maisons du village : le 2e bataillon est placé à l'est du boyau de Neuville, le 3e à l'ouest ; le 1er bataillon est en soutien à la Targette. Les bois de Beaumarais, les quelques obus qui tombaient hier au petit bonheur sur la plaine de Courcy, sont bien loin... Aujourd'hui, le marteau-pilon de Guillaume redouble d'une violence méthodique et implacable.
Le village de Neuville-Saint-Vaast vit ses dernières heures... De nombreuses maisons, hérissées de leur charpente, s'abattent comme des châteaux de cartes sous la violence du bombardement. D'autres, avec leur façade défigurée par les impacts de balles et les trous d'obus, tiennent encore debout. Leur toit squelettique se découvre vide de tuiles, pulvérisées par la mitraille. Les rues, les places du bourg peuvent encore se deviner sous les gravats et les moellons. Certaines sont barrées par des barricades méticuleusement renforcées. Alentours, dans les jardins et les champs, les hautes herbes cachent le maillage des défenses accessoires plantées par les Allemands depuis quelques mois.
Pour se repérer dans cet enchevêtrement, le 36e et le 129e régiment d'infanterie utilisent une carte sur laquelle le village a été divisé en une dizaine de zones, identifiées chacune par une lettre de l'alphabet, chaque maison portant un numéro. Entre deux bombardements, les hommes de la 5e division entreprennent méthodiquement la conquête du nord du village. Le 29 mai, le 3e bataillon du 36e RI réussit à occuper les maisons en "U" qui servait de flanquement à l'ennemi. De nombreux cadavres allemands sont découverts. Mais le lendemain, la 12e compagnie, la compagnie Girard, à qui l'on donne l'ordre de progresser dans les maisons c1, c2, c3 (aujourd'hui, le long de la rue Marron) est notée comme disparue "sans donner de nouvelles" dans le compte rendu de fin de journée. Une situation jamais vue jusqu'à présent à la division. Le même jour, pour appuyer une action entreprise plus au sud, vers le Labyrinthe, l'artillerie de la 5e division exécute quelques tirs qui ont pour réponse plusieurs tirs de barrages de la part de l'ennemi. Un dépôt de munition situé aux Rietz, atteint par un projectile, saute...

Merci à Thierry Cornet, à Donald Browarski et à son musée militaire situé à Neuville-Saint-Vaast, pour leur carte de "NSV".

1 commentaire:

  1. Bonjour
    je viens de découvrir votre site :
    Mon Oncle Albert Le brun du 36 ° RI a été tué le 9 juin 1915 a Neuville-Saint- Vaast son matricule 5412 1228
    il était "soldat" je ne possède que sa déclaration de décès .J'ai beaucoup appris en lisant votre article car jusqu'a ce jour nous n'avions aucune informations sur les combats ou il s'était probablement trouvé engagé .
    quels sont les livres que vous pourriez me conseiller , afin d'essayer dans savoir un peu plus sur l'histoire du 36 RI pour cette période de juin 1915 .
    merci d'avance

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