Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
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1 déc. 2007

L'ultime sentinelle de Beaumarais

Placé en retrait de la départementale 89, qui relie Craonne à Pontavert, le monument du 36e régiment d'infanterie du bois de Beaumarais apparaît presque par hasard. Ne serait-ce ses obus bleu azur, qui ont dû être autrefois reliés par des chaînes, l'obélisque n'arrête pas le regard. Il n'est dressé ni à un carrefour, ni à un lieu de rencontre. A cheval sur les communes de Pontavert et de Craonnelle, les mousses et les lichens l'ont envahi jusqu'à lui faire prendre la teinte grisâtre d'un tumulus. Et pourtant, il faut aller le voir ce modeste ouvrage, curieux à plus d'un titre. Adossé à la sauvagerie des bois, son caractère forestier le distingue des monuments villageois. Mi-colonne, mi-calvaire, ses proportions sont étranges : sa base est colossale et sa croix, minuscule, ne se voit pas au premier coup d'œil. Sur les deux faces latérales sont gravés les noms des militaires du 36e régiment tombés à Beaumarais ; ils sont classés par grade et par ordre alphabétique. Le premier nous est déjà connu : il s'agit du sous-lieutenant havrais Emile Charles Lhostis, qui a dirigé la 6ème compagnie dans laquelle mon arrière grand-père, Fernand Le Bailly, a été versé le 6 septembre 1914. L'officier a trouvé la mort dans cette forêt, dans des circonstances que nous découvrirons une autre fois. Le bas-relief du monument, dessiné dans un macaron par un ancien du 36e, Jorelle, montre une petite chapelle rustique, entourée de feuilles de chêne et de lauriers. Il témoigne de la ferveur religieuse qui entoure l'histoire de ce site. En revanche, pour l'inscription, il faut s'y reprendre à deux fois pour lire le texte gravé. "A la mémoire des 104 officiers, 191 s-officiers, 3080 caporaux et soldats du 36e régiment morts pour la France au cours de la campagne de 1914-1918 - Ce monument marque l'emplacement d'une chapelle rustique élevée en avril 1915 par les soins du commandant Chassery avec le concours des hommes du 3e bat. (Signature) Bernard Colonel, H. Bornot, J. Girard aumôniers."* Je n'en connais pas plus sur l'histoire de cette stèle. Qui fut son maître d'oeuvre ? Comment fut choisie sa situation ? A quelle date fut-elle inaugurée ? Des photographies furent-elles prises ? Voilà des informations que l'on aimerait connaître et qui permettraient d'animer un peu plus ce monument dépositaire de tant de destins brisés.

* Du côté des soldats, on lit un peu mieux. Façade nord-ouest : E. Lhostis (sous-lieut), R. Bourreau (adj), S. Serra (adj), M. Kéro (serg), G. Méneteau (serg), A. Molle (serg), E. Anquet, E. Barreau, F. Baudeux, A. Beaufils, E. Bedouin, M. Berroche, J. Boucher, A. David, J. Duval, L. Franchet, H. Gérard, P. Goulley, G. Helie, L. Huguenet,L. Huet, H. Jeanne. Façade sud-est : L. Lemarinier , E. Leperruquier , G. Lemaire , A. Lepetre , L. Lapersonne , G. Le Breguier , G. Leboucher , L. Mahier , J. Mérienne , A. Michel , G. Micouin , M. Monnier , J. Nicolle , L. Nicolle , G. Nicolas , A. Palfray , F. Rame, P. Robert, M. Rolland, P. Rossignol, G. Veron.

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