Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
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18 nov. 2007

Fernand Le Bailly, de l'opale au fusil

Légende accompagnant cette photo dans l'album
de Fernand Le Bailly : "FL au
129e d'infrie. Le Havre, 1901."
De nombreuses photos de ce blog émanent de l'album photos de mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly. Mais qui est cet homme et comment s'est-il retrouvé dans les rangs du 36e ? Né le 5 septembre 1880, dans le petit bourg du Calvados de Saint-Pierre-sur-Dives, Fernand le Bailly est issu d'une famille normande qui compte une fille (Louise) et cinq garçons (Raymond, Henri, Maurice, René et Fernand). Comptable de profession, il fonde au début du siècle avec son frère René, au Canada, une affaire The European Company - sous forme de société de famille par actions - spécialisée dans l’importation de pierres précieuses et imitation, en provenance d’Idar-Oberstein, en Allemagne. Après quelques atermoiements, l’entreprise est florissante. Son commerce s’étend même progressivement vers l’ouest des Etats-Unis, notamment grâce aux Chinois qui raffolent des opales. Heureux en affaires, Fernand Le Bailly l'est également en famille : en 1903, il épouse Simone Lavigne, avec laquelle il a deux enfants : Suzanne et Jean.
Mais la guerre éclate…
A la publication du décret de mobilisation, le 1er août 1914, chaque garçon de la famille est appelé sous les drapeaux, à l'exception de René, à moitié aveugle d’un œil. Quant à Fernand, en voyage d'affaires à Vancouver, il est obligé de repousser son appel, le temps pour lui de rallier la France. Il traverse les Etats-Unis et l’Atlantique le voyage dure vingt-sept jours et rejoint son régiment d'affectation, le 129e régiment d’infanterie à la caserne Kléber, au Havre. L'arrivée en France est funèbre. A la sortie du bateau, Fernand apprend que Raymond a été tué quelques jours plus tôt à Charleroi, en Belgique, et que les armées allemandes menacent d'envelopper les armées françaises. Le 3 septembre 1914, son contingent, fort de 600 hommes, « 'moelleusement' installé dans un train de marchandise »*, est acheminé jusqu'à Nogent-sur-Marne. En route, il lie plus amplement connaissance avec deux Normands : le sergent Gruchy et Apère. A pied, il sont envoyés en Seine-et-Marne, où ils rattrapent les restes du 36e régiment d'infanterie, exsangue après les premières batailles d'août 1914. Nous sommes alors le 4 septembre 1914. Dans quelques heures, les trois coups de la bataille de la Marne vont résonner...

* Cette citation est extraite du "carnet de guerre", écrit par Fernand Le Bailly dans les tranchées du bois de Beaumarais, en décembre 1915, et qui porte sur la bataille de la Marne et les combats sous le fort de Brimont.

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